Protéger son chien, c’est aussi prévenir les maladies graves qui peuvent compromettre sa santé, voire mettre sa vie en danger. La vaccination est l’un des gestes les plus importants à adopter dès les premiers mois de vie. Elle permet de protéger votre animal, mais aussi d’éviter la propagation de virus ou bactéries parfois transmissibles à l’humain ( zoonose).
Mais faut-il tout vacciner ? En réalité, il existe des vaccins obligatoires, d’autres fortement recommandés et certains qui dépendent du mode de vie de votre compagnon. Dans cet article, on fait le point sur ce que la loi impose, ce que les vétérinaires préconisent et comment établir un protocole vaccinal adapté à votre chien.
Les vaccins obligatoires pour les chiens en France
En France, la majorité des vaccins pour chiens sont recommandés, mais non imposés par la loi. Cependant, dans certaines situations précises, la vaccination devient obligatoire, notamment pour protéger la santé publique ou garantir la sécurité collective. Le vaccin contre la rage est le principal concerné par cette obligation légale.
Cas légaux : vaccination antirabique et chiens catégorisés
La rage est la seule maladie pour laquelle la vaccination est légalement obligatoire en France, et cela dans deux cas principaux :
- Si votre chien appartient à la catégorie 1 ou 2 (chiens dits « dangereux », comme les American Staffordshire Terrier ou les Rottweilers), la loi impose une vaccination antirabique valide et à jour. Ce vaccin doit être effectué à partir de l’âge de 12 semaines, avec une validité 21 jours après injection, et renouvelé selon le protocole indiqué par le fabricant (souvent tous les 1 à 3 ans).
- La présentation du certificat de vaccination antirabique est également nécessaire pour toute demande de permis de détention de ces chiens.
Voyager à l’étranger avec son chien : vaccination exigée
Si vous envisagez de voyager avec votre chien en dehors de la France, le vaccin contre la rage est obligatoire dans tous les États membres de l’Union européenne et dans la majorité des pays tiers. En plus d’une vaccination à jour, certaines destinations peuvent exiger.

- Un passeport européen pour animaux de compagnie, délivré par un vétérinaire habilité.
- Une puce électronique obligatoire (le tatouage seul n’est plus reconnu sauf s’il est antérieur à 2011).
- Dans certains pays hors UE, un titrage sérologique des anticorps antirabiques effectué plusieurs semaines à l’avance.
Ne pas respecter ces obligations peut entraîner un refus d’entrée dans le pays, une mise en quarantaine, voire un retour forcé de l’animal.
Séjours en pension ou collectivité canine : des règles propres à chaque structure
Même si la loi ne l’impose pas directement, la plupart des pensions, chenils, refuges et clubs canins exigent une preuve de vaccination pour accueillir un chien.

- Le vaccin contre la rage, par mesure de sécurité.
- Les vaccins contre la toux du chenil (Bordetella bronchiseptica et Parainfluenza), car cette maladie très contagieuse se propage facilement dans les environnements collectifs.
- Le vaccin CHPPiL (Carré, Hépatite, Parvovirose, Parainfluenza, Leptospirose), même s’il n’est pas obligatoire, est fortement recommandé.
Il est essentiel de se renseigner à l’avance auprès de la structure concernée, car certaines exigent que la vaccination soit effectuée au moins 7 à 21 jours avant l’admission.
Les vaccins recommandés : protéger sans obligation légale
Même si la loi française ne rend pas obligatoires tous les vaccins pour chiens, certains restent fortement conseillés par les vétérinaires. Ces vaccins ciblent des maladies graves, parfois mortelles, qui restent courantes sur le territoire. Vacciner son chien, c’est avant tout agir en prévention, surtout lorsqu’il est jeune, fragile ou souvent exposé à d’autres animaux.

Le vaccin CHPPiL : une protection de base contre les maladies majeures
Le vaccin CHPPiL est l’un des plus utilisés en médecine vétérinaire. Il protège contre cinq maladies virales et bactériennes particulièrement dangereuses pour les chiens :
- C pour Carré : une maladie virale très contagieuse, qui affecte les voies respiratoires, digestives et le système nerveux. Elle peut laisser de lourdes séquelles, voire entraîner la mort.
- H pour Hépatite de Rubarth : infection du foie transmise par contact indirect, pouvant être fulgurante chez les jeunes chiens.
- P pour Parvovirose : virus extrêmement résistant dans l’environnement, provoquant vomissements, diarrhées hémorragiques et déshydratation rapide.
- Pi pour Parainfluenza : virus respiratoire, impliqué dans la toux du chenil.
- L pour Leptospirose : maladie bactérienne transmise par l’urine des rongeurs, potentiellement transmissible à l’homme (zoonose), souvent grave chez le chien.
Ce vaccin polyvalent est généralement administré en plusieurs injections dès l’âge de 8 semaines, avec des rappels annuels pour maintenir une protection optimale.
CHPPiL : ce que vous risquez à ne pas faire vacciner votre chien
Refuser de vacciner son chien, même s’il n’existe pas d’obligation légale, expose l’animal à des maladies graves, parfois mortelles. Le vaccin CHPPiL protège contre cinq pathologies fréquentes et redoutées : Carré, Hépatite de Rubarth, Parvovirose, Parainfluenza et Leptospirose. L’absence de protection contre ces agents infectieux peut avoir des conséquences dramatiques, aussi bien pour votre compagnon que pour ceux qui l’entourent.
La parvovirose : un virus mortel en quelques jours
Sans vaccination, un chien non protégé peut contracter la parvovirose, un virus extrêmement résistant dans l’environnement. Cette maladie attaque principalement l’intestin, provoquant vomissements, diarrhées hémorragiques, déshydratation sévère, et dans de nombreux cas, la mort en 48 à 72 heures chez les chiots. Le traitement est long, coûteux, et sans garantie de succès.
La maladie de Carré : séquelles neurologiques ou décès
Très contagieuse, la maladie de Carré peut se transmettre par simple contact avec les sécrétions d’un chien infecté. Sans vaccination, les chiens atteints présentent de la fièvre, des troubles respiratoires, digestifs et parfois des atteintes du système nerveux central (convulsions, paralysies). Même après rémission, les séquelles peuvent être irréversibles.
L’hépatite de Rubarth : foudroyante chez les jeunes chiens
L’hépatite infectieuse canine touche principalement les chiots. En l’absence de vaccination, l’évolution peut être rapide : fièvre, douleurs abdominales, jaunisse, et mort subite dans les formes aiguës. Il n’existe aucun traitement spécifique, seuls des soins de soutien sont proposés.
La leptospirose : une zoonose transmissible à l’humain
Transmise par l’urine de rongeurs, la leptospirose est une infection bactérienne grave. Non seulement elle peut causer une insuffisance rénale ou hépatique sévère chez le chien, mais elle est aussi contagieuse pour l’homme. Sans vaccination, un chien porteur peut mettre en danger toute la famille. Le traitement est possible, mais la maladie laisse souvent des séquelles lourdes.
La parainfluenza : le risque sous-estimé des infections respiratoires
Souvent négligée, la parainfluenza est pourtant un facteur clé dans la toux du chenil, une maladie très contagieuse dans les lieux collectifs (pensions, clubs canins). Un chien non vacciné peut être porteur asymptomatique et contaminer d’autres congénères. Chez les sujets sensibles, l’infection peut évoluer vers une bronchopneumonie.
Les vaccins complémentaires selon le mode de vie du chien
Au-delà des vaccins de base (CHPPiL) et de la vaccination antirabique, certains vaccins dits « complémentaires » peuvent être recommandés selon l’environnement, les activités ou la région où vit votre chien. Ces maladies, souvent saisonnières ou géographiquement localisées, peuvent avoir des conséquences graves si l’animal n’est pas protégé. Voici les principales situations où une protection vaccinale supplémentaire est fortement conseillée.
Toux du chenil : une infection très contagieuse en collectivité
La toux du chenil, ou trachéobronchite infectieuse, est une maladie respiratoire extrêmement contagieuse. Elle touche principalement les chiens vivant ou séjournant régulièrement en groupe (pensions, refuges, clubs canins, expositions…).
- Symptômes : toux sèche persistante, écoulements nasaux, perte d’appétit, fatigue.
- Vaccination : souvent recommandée dès l’âge de 8 semaines, avec rappel annuel. Certaines structures l’exigent pour admettre l’animal.
Maladie de Lyme : un risque dans les zones boisées
La maladie de Lyme, ou borréliose, est transmise par les tiques infectées. Elle est particulièrement présente dans les zones forestières et humides, notamment dans l’Est et le Centre de la France.
- Symptômes chez le chien : boiterie récurrente, douleurs articulaires, fièvre, fatigue.
Non traitée, la maladie peut entraîner des complications articulaires et rénales. - Vaccination : recommandée pour les chiens vivant ou se promenant régulièrement dans des zones à risque. Une première injection suivie d’un rappel, puis un vaccin annuel.
Leishmaniose : une menace dans le sud de la France
La leishmaniose canine est une maladie parasitaire grave, transmise par les piqûres de phlébotomes, de petits insectes proches des moustiques. Elle est particulièrement active dans le sud de la France, notamment en région PACA, Occitanie et Corse.
- Symptômes : perte de poids, lésions cutanées, saignements de nez, insuffisance rénale.
Il n’existe pas de traitement curatif, seulement des traitements palliatifs pour limiter la progression de la maladie. - Vaccination : recommandée pour les chiens vivant ou voyageant dans ces régions. Elle doit être précédée d’un test de dépistage, puis suivie d’un rappel annuel.
Piroplasmose : le danger invisible des tiques
La piroplasmose (ou babésiose) est une maladie parasitaire transmise par les tiques, fréquente au printemps et à l’automne. Elle est très répandue dans les campagnes et zones rurales.
- Symptômes : abattement soudain, fièvre élevée, urine foncée, perte d’appétit. En l’absence de traitement rapide, elle peut être mortelle en quelques jours.
- Vaccination : bien qu’elle ne protège pas à 100 %, elle réduit considérablement les formes graves. Elle est recommandée pour les chiens actifs en pleine nature, chasseurs ou vivant à la campagne.
Le calendrier vaccinal du chiot et du chien adulte
La vaccination est un pilier fondamental de la santé canine. Pour être pleinement efficace, elle doit respecter un calendrier précis, notamment chez le chiot dont le système immunitaire est encore en développement. Un bon suivi permet de protéger durablement l’animal contre les maladies graves. Voici tout ce qu’il faut savoir pour ne rien oublier.
Âge des premières injections : démarrage dès 8 semaines
Chez le chiot, la vaccination commence généralement à 8 semaines, dès que les anticorps transmis par la mère commencent à diminuer. Plusieurs injections sont nécessaires pour construire une immunité efficace et durable.
Les vétérinaires suivent un protocole progressif basé sur le vaccin CHPPiL (Carré, Hépatite, Parvovirose, Parainfluenza, Leptospirose), auquel peut s’ajouter la rage selon le contexte (voyage, catégorie du chien, pension…).
Âge du chien | Vaccins recommandés | Remarques |
---|---|---|
8 semaines | CHPPiL (1ère injection) | Démarrage du protocole de base |
12 semaines | CHPPiL (2e injection) + Rage (si besoin) | La rage est obligatoire dans certains cas |
16 semaines | CHPPiL (3e injection) | Renforcement de l’immunité |
1 an | Rappel CHPPiL + Rage (si déjà faite) | Validation du protocole vaccinal |
Tous les ans | Rappel CHPPiL | À maintenir chaque année (ou 3 ans selon les vaccins) |
Selon le mode de vie | Toux du chenil, Lyme, Leishmaniose, etc. | À évaluer avec le vétérinaire |
Fréquence des rappels : maintenir la protection dans le temps
Une fois le schéma initial complété, des rappels réguliers sont indispensables. Leur fréquence dépend du type de vaccin utilisé (certains protègent un an, d’autres trois ans) et du mode de vie du chien. Un oubli ou un retard de rappel peut nécessiter de recommencer le protocole depuis le début.